Origine et histoire de la Chapelle Saint-Roch-du-Férétra
L'ancienne prison Saint-Michel, située 18 bis Grande-rue Saint-Michel à Toulouse, a été conçue au XIXe siècle par l'architecte départemental Jacques-Jean Esquié. La construction a commencé en 1861 ; Esquié, inspiré par un plan en étoile venu de Philadelphie, a été destitué en 1867 et les travaux ont été achevés par Edmond Chambert en 1868. Bâtie pour accueillir environ 400 détenus, elle fut édifiée pour une somme de 800 000 francs. L'organisation intérieure repose sur une rotonde centrale d'où rayonnent cinq quartiers desservis par des galeries, répartis sur trois niveaux. L'accès unique se fait par un castelet d'entrée traité dans le goût néo‑médiéval, qui abritait l'administration et les logements de fonction et présente des tours crénelées et des meurtrières. Les élévations reprennent les matériaux et les modèles de l'architecture publique d'Esquié, mêlant références romanes et militaires à une austérité marquée et à un souci d'économie. Des techniques nouvelles pour l'époque, telles que l'emploi du fer, de la fonte et du zinc, ont été mises en œuvre. Conçue comme une « architecture parlante », l'implantation massive et l'iconographie castrale visaient à inspirer la crainte. Après la guerre franco‑prussienne, les locaux servirent d'hôpital avant d'accueillir des détenus à partir de 1872 ; un quartier avait été réservé aux femmes dès 1869. Au XXe siècle, la prison fut le théâtre d'exécutions publiques et de guillotinements, dont la dernière exécution publique toulousaine en 1923 et des exécutions dans la cour du castelet en 1948. Durant la Seconde Guerre mondiale, de nombreux résistants y furent détenus, condamnés et exécutés, et l'établissement est associé à la mémoire de la Résistance ; l'écrivain et résistant André Malraux y séjourna et s'en évada avant la libération de la ville. Au fil du temps la maison d'arrêt est devenue vétuste, insalubre et surpeuplée, ce qui a conduit à sa fermeture progressive et à la construction d'une maison d'arrêt moderne à Seysses. Le transfert des détenus vers Seysses a commencé en janvier 2003, 480 personnes ayant été conduites ce jour‑là, et les derniers transferts se sont achevés en 2009 ; le site a été utilisé pour la semi‑liberté jusqu'en 2008. L'ensemble couvre environ 19 400 m2, la rotonde et ses cinq branches représentant près de 15 000 m2, et comprend la cour d'honneur dite « cour des fusillés ». Si son aspect extérieur évoque un château fort médiéval, l'établissement disposait néanmoins, pour le XIXe siècle, de dispositifs modernes comme des systèmes de ventilation et de chauffage par conduits d'air chaud. Après sa fermeture, le devenir du bâtiment a suscité des débats : l'État a envisagé une vente, la municipalité a manifesté son intérêt et des associations ont demandé la protection et la réhabilitation du site. En 2011, le castelet d'entrée, la cour d'honneur et les bâtiments attenants ont été protégés au titre des monuments historiques, tandis que la protection de l'ensemble rotonde‑branches a fait l'objet de controverses. La rénovation de l'édifice délabré a été estimée très coûteuse et des négociations se sont poursuivies pour définir un projet de réhabilitation. Le site a par ailleurs fait l'objet de reportages photographiques et d'expositions documentant son architecture, son abandon et sa mémoire.